Base d'Auerbach

Une base d'Auerbach dans un espace vectoriel normé est une partie libre vérifiant des propriétés spéciales.

Définition

Soit X {\displaystyle X} un espace vectoriel normé. Pour tout vecteur a {\displaystyle a} et toute partie B {\displaystyle B} de X {\displaystyle X} , la distance de a {\displaystyle a} à B {\displaystyle B} (ou, ce qui revient au même, à l'adhérence de B {\displaystyle B} ) est :

d ( a , B ) = inf b B a b . {\displaystyle d(a,B)=\inf _{b\in B}\|a-b\|.}

La notation [ B ] {\displaystyle [B]} désignera l'adhérence du sous-espace vectoriel engendré par B {\displaystyle B} .

Une partie A {\displaystyle A} de X {\displaystyle X} est appelée base d'Auerbach de X {\displaystyle X} si les trois conditions suivantes sont satisfaites :

  • [ A ] = X {\displaystyle [A]=X} , c'est-à-dire que le sous-espace vectoriel engendré par A {\displaystyle A} est dense dans X {\displaystyle X}  ;
  • pour tout vecteur a {\displaystyle a} de A {\displaystyle A} , on a
    a = d ( a , [ A { a } ] ) {\displaystyle \|a\|=d(a,[A\setminus \{a\}])} ,
    c'est-à-dire que la norme de a {\displaystyle a} est égale à sa distance au sous-espace engendré par les autres vecteurs de A {\displaystyle A}  ;
  • le vecteur nul n'appartient pas à A {\displaystyle A} .

Une base d'Auerbach A {\displaystyle A} est dite base d'Auerbach normée lorsque tous les vecteurs de A {\displaystyle A} ont pour norme 1.

Propriétés

  • Toute base d'Auerbach A {\displaystyle A} est :
    • topologiquement libre c'est-à-dire[1] que pour tout a {\displaystyle a} de A {\displaystyle A} , le vecteur a {\displaystyle a} n'appartient pas à [ A { a } ] {\displaystyle \scriptstyle [A\setminus \{a\}]} , et a fortiori algébriquement libre ;
    • topologiquement génératrice, ou « totale »[1] (c'est ce qu'exprime la condition [ A ] = X {\displaystyle [A]=X} ), mais pas nécessairement algébriquement génératrice.

(Si X {\displaystyle X} est de dimension finie, ces deux notions topologiques sont équivalentes à leurs homologues algébriques.)

  • Dans les espaces vectoriels normés de dimension finie, le lemme d'Auerbach affirme qu'il y a toujours une base d'Auerbach.

Motivation

Dans un espace préhilbertien, pour tout vecteur x {\displaystyle x} et toute partie B {\displaystyle B} on a :

x = d ( x , [ B ] ) x B {\displaystyle \|x\|=d(x,[B])\Leftrightarrow x\perp B}

(le cas général se déduit du cas particulier où [B] est une droite). Dans un tel espace, la notion de base d'Auerbach normée est donc équivalente à celle de base de Hilbert.

La notion a été définie dans la thèse de Herman Auerbach. La thèse, écrite en 1929, a disparu. Mais la notion a été mentionnée dans une monographie de Stefan Banach de 1932[2].

Définition équivalente

Dans un espace de Banach X {\displaystyle X} , une partie A {\displaystyle A} est une base d'Auerbach normée (si et) seulement si :

  • [ A ] = X {\displaystyle [A]=X}  ;
  • pour tout vecteur a {\displaystyle a} de A {\displaystyle A} , on a la condition de normalisation a = 1 {\displaystyle \|a\|=1}  ;
  • pour tout vecteur a {\displaystyle a} de A {\displaystyle A} , il existe une forme linéaire continue f {\displaystyle f} sur X {\displaystyle X} (donc un élément du dual topologique de X {\displaystyle X} ) de norme 1, nulle sur A { a } {\displaystyle A\setminus \{a\}} et telle que f ( a ) = 1 {\displaystyle f(a)=1} .

En effet, d'après une version simplifiée du théorème de Hahn-Banach, pour tout sous-espace vectoriel fermé F {\displaystyle F} de l'espace de Banach X {\displaystyle X} et tout vecteur a {\displaystyle a} n'appartenant pas à F {\displaystyle F} , il existe sur X {\displaystyle X} une forme linéaire f {\displaystyle f} de norme 1, nulle sur F {\displaystyle F} , et telle que f ( a ) = d ( a , F ) {\displaystyle f(a)=d(a,F)} .

Notes et références

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Auerbachbasis » (voir la liste des auteurs).
  • (en) Bartoszyński et al., « On bases in Banach spaces », in Studia Math., vol. 170, no 2, 2005, p. 147-171
  • (de) Dirk Werner, Funktionalanalysis, Berlin/Heidelberg/New York, Springer, , 5e éd., 527 p. (ISBN 3-540-21381-3)
  1. a et b N. Bourbaki, Éléments de mathématique, EVT I.
  2. Stefan Banach, Théorie des opérations linéaires. Monografie matematyczne, édité par M. Garasiński, Varsovie, 1932.

Article connexe

Base de Schauder

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